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Applications - Conservation-restauration

Les techniques électrochimiques (sans courant extérieur) et électrolytiques (avec courant extérieur) sont très utilisées dans le domaine industriel : étude de la corrosion, de sa prévention, traitements de surface mais également en bijouterie (électrodéposition) et en conservation-restauration. Dans la suite nous précisons certains domaines d’application de ces techniques en précisant les conditions d’utilisation (solution choisie et potentiels appliqués).

Etonnamment les techniques électrochimiques et électrolytiques ont été utilisées très tôt en conservation-restauration. Rathgen travaillant comme chercheur en conservation-restauration pour les musées de Berlin à la fin du XIXe siècle les a employées pour  stabiliser[1] des bronzes archéologiques chlorurés par polarisation cathodique (Gilbert 1987). Dans les années 1920 ce savoir a été repris aux USA par Fink et Elridge qui travaillaient sur des objets égyptiens également chlorurés (Drayman Weisser 1994).

Jusque dans les années 1970 de nombreux professionnels de la conservation-restauration se sont essayés à ces techniques, pas toujours avec succès en raison parfois d’erreurs de manipulation (connexions inversées + et -) et de traitements abusifs (trop fort dégagement d’hydrogène pour une simple stabilisation ne requérant que la réduction de certains produits de corrosion). Dans la plupart des cas les traitements développés étaient réalisés en présence d’un générateur de courant et à intensité ou tension de cellule constants.

Les traitements électrolytiques ont connu un bon en avant dans les années 1980 grâce au travail du laboratoire Valectra d’Electricité de France qui a progressivement imposé l’idée de traiter électrolytiquement les matériaux métalliques à potentiel constant mesuré à l’aide d’une électrode de référence. Cette approche permettait d’être davantage sélectif et de tenter de ne provoquer que les réactions électrochimiques désirées. Travaillant principalement sur les matériaux issus du patrimoine sous-marin, ce laboratoire s’est fait connaître internationalement grâce au traitement des 2000 premiers objets sortis de l’épave du Titanic (1912) (Montluçon et Lacoudre 1989).

Le laboratoire Arc’Antique de Nantes a poursuivi ces efforts depuis les années 1990. Spécialisé dans le traitement des vestiges sous-marin (cuivreux et ferreux chlorurés) par voie électrolytique, ce laboratoire a étendu ses activités aux autres matériaux métalliques requérant l’utilisation de ces techniques : argent terni et plomb actif (Degrigny 2010).

Depuis d’autres travaux ont été menés en particulier dans le domaine analytique et les conditions de traitement des objets métalliques patrimoniaux ont été encore affinées.

Texte de Christian Degrigny (christian.degrigny(at)he-arc.ch)

 

Références:

Gilbert, M., Friedrich Rathgen: the father of modern archaeological conservation, JAIC, (1987), 26, 2, 4, 105-120. On line at: http://cool.conservation-us.org/jaic/articles/jaic26-02-004.html. Consulted in April 2014.

 
Drayman-Weisser, T., Perspective on the history of the conservation of archaeological copper alloys in the USA, JAIC, (1994), 33, 2, 6, 141-152. On line at: http://cool.conservation-us.org/jaic/articles/jaic33-02-006.html. Consulted in April 2014.
 
Montluçon, J. et Lacoudre, N. (eds), Les objets du Titanic - La mémoire des abîmes, Hermé JFG, (1989).
 
Degrigny, C., Use of electrochemical techniques for the conservation of metal artefacts: a review, Journal of Solid State Electrochemistry, 14, 3 (2010) 353-361.

[1] Extraire des espèces agressives comme les chlorures sur les alliages cuivreux et ferreux.

 

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